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actualité, Essentiel-de-Féminité, Interview

Règles, libibo, sexualité, interview exclusive de Docteur Odile Bagot

Publié le 17/06/2022
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Règles, libibo, sexualité, interview exclusive de Docteur Odile Bagot
Publié le 17/06/2022

Docteur Bagot, bien connue sous l’avatar de Mam Gyneco, est gynécologue obstétricienne, spécialisée en gynécologie psychosomatique et auteure de nombreux ouvrages liés à la féminité.

 

1) Dr Bagot, evoleum vient de lancer une nouvelle gamme de compléments alimentaires pour accompagner les femmes dans les moments où elles en ont le plus besoin : les règles, la libido et la ménopause. Est-ce que ces sujets sont au cœur des préoccupations de vos patientes ?

Ce sont effectivement des sujets récurrents et ils sont intéressants car si les questions autour de la libido concernent toutes les femmes, les deux autres sujets sont au cœur des deux périodes spécifiques de la vie génitale de la femme, avant et après le passage en ménopause.

 

2) Sur la première période de la féminité, celle où se vivent les règles, il semble que la parole se soit libérée sur ce qu’on appelle le syndrome prémenstruel, comment se situent les femmes dans leur rapport aux règles ?

Les règles, ce sont trois phénomènes : de l’inflammation, de la douleur et de la contraction. Il faudra donc jouer sur ces trois composantes pour lutter contre la douleur, sans oublier de l’anticiper car une fois le processus algique lancé, il devient beaucoup plus difficile de l’atténuer.

Les règles douloureuses sont encore trop souvent considérées et acceptées comme une fatalité et je suis parfois confrontée à des femmes refusant tout traitement « chimique » et préférant la bouillotte chaude dont une étude a d’ailleurs montré l’efficacité à cette période de leur cycle. Pourquoi pas, mais si cette dysménorrhée est secondaire à une endométriose, il est impératif de bloquer les règles par une pilule afin de limiter l’évolution de la maladie !

 

3) La libido masculine est un sujet largement évoqué depuis toujours, mais qu’en est- il du sujet de la libido féminine ? Est-ce encore un sujet tabou pour vos patientes ?

De manière schématique, la libido de l’homme est plus hormonale et celle de la femme plus contextuelle, bien que, heureusement, les deux composantes cohabitent chez le même individu ! Un certain nombre de constructions inconscientes collectives persistent : par exemple, une femme qui exprime et revendique son désir pourra être suspectée de nymphomanie alors que, dans le même cas de figure, un homme sera admiré pour sa virilité.

Ce type de mythe est effectivement à combattre. Dans mes consultations de sexologie, au début de ma carrière, je retrouvais souvent le schéma classique d’une libido féminine moindre que celle du partenaire masculin alors qu’aujourd’hui la tendance s’équilibre et parfois s’inverse.

 

4) En travaillant sur la ménopause, avez-vous constaté plusieurs visions de la femme ménopausée ? La ménopause accorde-t-elle un statut particulier ?

Au Moyen Âge, l’entrée dans la vieillesse commençait à 40 ans ! Aujourd’hui à 51 ans, âge moyen de la ménopause, de nombreuses femmes sont encore en pleine possession de leurs capacités physiques, intellectuelles et professionnelles. Dans certaines cultures comme chez les Peuls Bandés du Sénégal, la femme ménopausée, libérée des contraintes de la maternité, accède à un statut social meilleur et peut même devenir chef de village à l’instar d’un homme auquel, au demeurant, elle est assimilée. Inversement, chez les Gisu, peuple bantou d’Ouganda, une fois ménopausée, la femme n’a plus « d’utilité » pour la communauté et se retrouve mise au ban de celle-ci. Dans les civilisations asiatiques, l’attitude traditionnelle vis-à-vis du vieillissement est dans l’ordre des choses et la ménopause est vécue souvent dans le respect et la sérénité.

 

5) Comment a évolué la vision de la ménopause ? Quel est le rapport de la femme avec le vieillissement aujourd’hui ? Que dire de la perception et du vécu de la ménopause dans nos civilisations occidentales ?

La ménopause ne représente socialement pas une rupture car elle est vécue dans l’intimité de chaque femme. Ce qui questionne davantage c’est la peur du vieillissement et son rejet : ici il faut être jeune et belle ! Concernant le vécu de la ménopause selon le profil socioprofessionnel, une étude a bien montré que celle-ci se passait d’autant mieux qu’il n’y avait plus d’enfant au foyer et que le niveau culturel et professionnel était élevé. Ce sont souvent des femmes en situation de relatif succès social, en indépendance économique et affective avec un fort investissement professionnel. L’arrêt des règles est un vrai soulagement pour elles, elles ne se sentent pas pour autant menacées dans leur féminité, bref elles ont une bonne estime d’elles-mêmes.

Par Margaux Guder, publié le 17/06/2022
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